Les 22 et 23 novembre 1944, les chars de la 2e D.B. franchissent les Vosges. Strasbourg a été libéré le 22 novembre 1944 par la 2ème Division Blindée du général Leclerc presque sans combat. Quant au village de Kilstett, sa libération devint définitive au début du mois de février 1945.
Le 24 novembre 1944, un détachement de chars traversa nos villages, poussant jusqu'à Herrlisheim et Offendorf.
A Kilstett, une jeune fille habillée en alsacienne remit un bouquet de fleurs aux libérateurs.
La joie fut de courte durée car, dès le soir, les chars refluèrent vers Strasbourg, laissant derrière eux un "no man's land".
Le 26 novembre, dès 9 heures du matin, une compagnie de SS investit Gambsheim.
Redoutant une incorporation par les Allemands dans le "Volkssturm", tous les hommes de Gambsheim et Kilstett, visés par cette mesure ont pris la fuite vers la Wantzenau et Weyersheim
Ce même jour, dans la soirée, une patrouille SS poussa jusqu'à Kilstett, où elle intercepta, rue de la gare, cinq villageois, dont l'un portait une arme.
Au soir du 26 novembre 1944, ces cinq hommes ont été emmenés par les SS vers Gambsheim. Personne n'osa intervenir, tellement ces patrouilles répandaient la terreur parmi la population. Puis on perdit toute trace d'eux.
Sans doute auront-ils été supprimés sans jugement et sans témoins, comme tant d'autres de nos compatriotes innocents.
Ces 5 otages qui sont morts pour la France sont Alfred Debs, Aloyse Hawecker, Théodore Kuhn, Aloyse Seiller et Constant Edgar Sprauer.
A l’entrée du cimetière est érigé un monument qui honore leur souvenir.
Début janvier 1945, les Allemands lancent l'opération "Nordwind" pour reprendre Strasbourg : les combats ont lieu au Nord et au Sud de la ville.
Kilstett va devenir le lieu de défense de l’accès vers Strasbourg et le 5 janvier, la garde Républicaine, sous les ordres du Général Schwartz est mis en position.
Le Chef d'Escadron Daucourt vient reconnaître le terrain avec ses hommes. A l'approche de Bettenhoffen, l'accrochage a lieu : un officier est tué ainsi que 3 gardes. Ils étaient accompagnés par un élément américain.
Pendant ce temps, la 1ère Armée a pu faire venir des Vosges le 3ème Régiment de Tirailleurs Algériens, avec d'autres éléments ramenés en hâte sur le secteur : 7e Chasseurs, 1er Régiment de Marche de la Légion Etrangère (RMLE), 3e Spahis et des éléments d'artillerie 67ème RA en appui à la Wantzenau et Hoerdt. Les Allemands sont contenus au Nord de Kilstett.
Les combats sont rudes, les conditions climatiques rendent la situation difficile pour les combattants comme pour les habitants. Des éléments des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) intégrés à la 1ere Armée Française servent d'éclaireurs et d’agents mobiles de renseignements. La situation va s'aggraver autour du 21 janvier. Kilstett est encerclé. Pour dégager les hommes du commandant de Reyniès, une contre-attaque est menée par le bataillon Destremeau et le Groupement Gribius de la 2e Division Blindée (DB),qui entrent dans Kilstett et délivrent le 3eme R.T.A. Les combats se calment par la prise de Gambsheim le 31 janvier 1945.
La Bataille de Kilstett a duré tout le mois de janvier. Les combattants ont payé un lourd tribut. Leur mémoire est rappelée par des monuments, des noms de place et des rues.
La commune a réalisé avec l’aide de M. Raymond Stroh un livre souvenir intitulé «Kilstett 1939/1940 l’évacuation : une rencontre de l’Alsace et du Limousin» qui relate l’évacuation des habitants de Kilstett dans le Limousin.
ISBN : 978-2-7466-5182-1
Prix : 20 €